Esthétique, également orthographié esthetics, l’étude philosophique de la beauté et du goût. Elle est étroitement liée à la philosophie de l’art, qui s’intéresse à la nature de l’art et aux concepts en fonction desquels les œuvres d’art individuelles sont interprétées et évaluées. Il est extrêmement difficile de fournir plus qu’une définition générale du sujet de l’esthétique. En effet, on pourrait dire que l’auto-définition a été la tâche principale de l’esthétique moderne. Nous connaissons un domaine d’expérience intéressant et déroutant : le domaine du beau, du laid, du sublime et de l’élégant ; du goût, de la critique et des beaux-arts ; de la contemplation, du plaisir des sens et du charme. Dans tous ces phénomènes, nous pensons que des principes similaires sont à l’œuvre et que des intérêts similaires sont engagés. Si nous nous trompons dans cette impression, nous devrons rejeter des idées telles que la beauté et le goût comme n’ayant qu’un intérêt philosophique périphérique. En revanche, si notre impression est correcte et que la philosophie la corrobore, nous aurons découvert les bases d’une esthétique philosophique.
Cet article cherche à clarifier la nature de l’esthétique moderne et à définir ses principes et préoccupations sous-jacents. Bien que l’article se concentre sur la pensée esthétique occidentale et son développement, il passe en revue certaines des caractéristiques fondamentales de l’esthétique marxiste et orientale.
La nature et la portée de l’esthétique
L’esthétique a une portée plus large que la philosophie de l’art, qui constitue l’une de ses branches. Elle traite non seulement de la nature et de la valeur des arts, mais aussi des réactions aux objets naturels qui trouvent leur expression dans le langage du beau et du laid. Un problème se pose cependant dès le départ, car des termes tels que beau et laid semblent trop vagues dans leur application et trop subjectifs dans leur signification pour diviser le monde avec succès entre les choses qui les illustrent et celles qui ne les illustrent pas. Presque tout peut être considéré comme beau par quelqu’un ou d’un certain point de vue, et différentes personnes appliquent le mot à des objets très disparates pour des raisons qui semblent souvent n’avoir que peu ou rien en commun. Il se peut qu’une seule croyance sous-jacente motive tous leurs jugements. Mais il se peut aussi que le terme « beau » n’ait de sens qu’en tant qu’expression d’une attitude, qui est à son tour attachée par différentes personnes à des états de choses très différents.
De plus, malgré l’accent mis par les philosophes sur les termes beau et laid, il est loin d’être évident qu’ils soient les plus importants ou les plus utiles dans la discussion et la critique de l’art ou dans la description de ce qui nous attire dans la nature. Pour exprimer ce qui est significatif dans un poème, nous pouvons le décrire comme ironique, émouvant, expressif, équilibré et harmonieux. De même, pour caractériser une portion de paysage que nous aimons, nous préférerons peut-être la qualifier de paisible, douce, atmosphérique, rude et évocatrice, plutôt que belle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le terme « beau » appartient à une catégorie de termes parmi lesquels il a été choisi autant pour des raisons de commodité que parce qu’on a le sentiment qu’il rend compte de ce qui caractérise cette catégorie.
En même temps, il ne semble pas y avoir de moyen clair de délimiter la classe en question – du moins pas avant la théorie. L’esthétique doit donc ratisser plus large que l’étude de la beauté ou d’autres concepts esthétiques si elle veut découvrir les principes par lesquels elle doit être définie. Nous sommes donc immédiatement ramenés à la question épineuse de notre sujet : Que doit étudier un philosophe pour comprendre des idées telles que la beauté et le goût ?
Deux approches de l’esthétique
Deux grandes approches ont été proposées en réponse à cette question, chacune étant intuitivement raisonnable :
- L’étude des concepts esthétiques ou, plus précisément, l’analyse du « langage de la critique », dans lequel des jugements particuliers sont mis en évidence et leur logique et leur justification exposées. Dans son célèbre traité On the Sublime and Beautiful (1757), Edmund Burke a tenté d’établir une distinction entre deux concepts esthétiques et, en étudiant les qualités qu’ils dénotent, d’analyser les attitudes humaines distinctes qui sont dirigées vers eux. La distinction de Burke entre le sublime et le beau a été extrêmement influente, reflétant le style dominant de la critique contemporaine. Plus récemment, les philosophes ont eu tendance à se concentrer sur les concepts de la théorie littéraire moderne, à savoir ceux de représentation, d’expression, de forme, de style et de sentimentalité.
L’étude a invariablement un double objectif :
- Montrer comment (si tant est que) ces descriptions puissent être justifiées et
- Montrer ce qui est distinctif dans les expériences humaines qui s’y expriment.
- Une étude philosophique de certains états d’esprit – réponses, attitudes, émotions – qui sont censés être impliqués dans l’expérience esthétique. Ainsi, dans l’ouvrage fondateur de l’esthétique moderne, Kritik der Urteilskraft (1790 ; La critique du jugement), Emmanuel Kant situait les traits distinctifs de l’esthétique dans la faculté de « jugement », par laquelle nous adoptons une certaine position à l’égard des objets, les séparant de nos intérêts scientifiques et de nos préoccupations pratiques. La clé du domaine esthétique réside donc dans une certaine attitude « désintéressée », que nous pouvons adopter à l’égard de n’importe quel objet et qui peut s’exprimer de nombreuses manières contrastées. Voir https://bella.paris pour en savoir plus sur le sujet !